Le décret BACS : quelle implication pour le secteur tertiaire et le contrôle des bâtiments ?

Découvrez le décret BACS qui impose le contrôle des bâtiments tertiaires via des systèmes d'automatisation pour améliorer l'efficacité énergétique et la gestion.

1/23/20259 min temps de lecture

Tout savoir sur le décret BACS n° 2023-259 du 7 avril 2023 : Contrôle des bâtiments tertiaires et systèmes d'automatisation


Le décret BACS n° 2023-259 du 7 avril 2023 encadre l’installation et la mise en œuvre de systèmes d’automatisation et de contrôle dans les bâtiments tertiaires. Il s’inscrit dans la continuité des mesures gouvernementales pour améliorer la performance énergétique du parc immobilier français. Concrètement, les dispositions de ce décret visent à renforcer la supervision des équipements afin de réduire la consommation d’énergie, de limiter les émissions de gaz à effet de serre et d’optimiser le confort des occupants.

Qu’est-ce que le décret BACS ?


Le terme BACS fait référence aux « Building Automation and Control Systems » (systèmes d’automatisation et de contrôle des bâtiments). Le décret BACS impose la mise en place d’installations permettant de surveiller et de piloter les équipements techniques (chauffage, climatisation, ventilation, éclairage, etc.) d’un bâtiment, afin de garantir un fonctionnement optimal et de détecter rapidement les anomalies. Cette obligation s’applique particulièrement aux bâtiments tertiaires, considérés comme fortement consommateurs d’énergie.

Origine et objectifs du décret


Le décret BACS découle principalement d’engagements européens et nationaux visant à réduire l’empreinte carbone du secteur du bâtiment, grand responsable de la consommation énergétique en France. Ses objectifs sont multiples :

  • Réduire la consommation énergétique en identifiant les gisements d’économies d’énergie.

  • Faciliter la maintenance et le suivi des équipements en temps réel.

  • Améliorer le confort des occupants grâce à une meilleure maîtrise des conditions intérieures (température, qualité de l’air, éclairage).

Importance pour les bâtiments tertiaires


Les bâtiments tertiaires représentent une part importante de la consommation énergétique en France. En imposant l’installation de systèmes d’automatisation et de contrôle, le décret BACS encourage les propriétaires et gestionnaires à optimiser les performances de leurs locaux. Cela se traduit par :

  • Une baisse des coûts de fonctionnement grâce à une meilleure gestion des dépenses énergétiques.

  • Une contribution aux objectifs climatiques nationaux en limitant les émissions de CO₂.

  • Une valorisation du patrimoine immobilier via l’obtention de certifications environnementales et d’un meilleur diagnostic de performance énergétique (DPE).

Évolutions depuis le décret n° 2020-887 du 20 juillet 2020


Le décret n° 2020-887 constituait déjà une étape clé pour encadrer la performance énergétique dans le tertiaire. Le nouveau décret BACS n° 2023-259 renforce et clarifie certaines obligations :

  • Élargissement du champ d’application : davantage de types de bâtiments et de surfaces sont concernés.

  • Exigences techniques plus précises : les systèmes d’automatisation doivent permettre un suivi continu des données énergétiques et un pilotage plus fin des équipements.

  • Contrôles et sanctions accrus : des vérifications plus régulières sont prévues pour s’assurer de la conformité et de la performance des installations, avec des pénalités financières en cas de manquement.

Ce nouveau texte conforte ainsi le rôle essentiel des systèmes d’automatisation dans la transition énergétique du secteur tertiaire et oblige les acteurs du marché à adapter leurs pratiques afin de se conformer aux standards d’efficacité et de durabilité fixés par les pouvoirs publics.

Quels sont les bâtiments concernés par le décret BACS ?

Le décret BACS n° 2023-259 vise avant tout à renforcer la performance énergétique des bâtiments tertiaires en imposant l’installation de systèmes d’automatisation et de contrôle. L’objectif est d’encourager une gestion intelligente des équipements (chauffage, climatisation, ventilation, éclairage) afin de réduire la consommation d’énergie et l’empreinte carbone globale du parc immobilier concerné.

Types de bâtiments visés

Les principaux bâtiments ciblés sont ceux du secteur tertiaire, c’est-à-dire les immeubles de bureaux, d’enseignement, de santé, d’hôtellerie, de commerces ou encore de services. Le décret s’applique généralement aux bâtiments disposant d’une puissance nominale de chauffage, de climatisation ou de ventilation supérieure à un certain seuil (souvent 70 kW). Les gestionnaires d’installations sont ainsi tenus d’installer et de maintenir des systèmes BACS conformes aux exigences techniques fixées par le législateur.

Exemptions possibles selon le décret

Certains bâtiments peuvent toutefois bénéficier d’exemptions partielles ou totales. Par exemple, les constructions historiques classées ou présentant des contraintes techniques majeures peuvent être dispensées, sous réserve de justifier l’impossibilité d’installer un système BACS performant. D’autres dérogations peuvent s’appliquer lorsque l’amortissement économique et énergétique de l’équipement est jugé non pertinent sur la durée de vie du bâtiment, ou encore dans certains cas de surfaces inférieures à un seuil réglementaire.

Impact sur la consommation énergétique

En visant les plus gros consommateurs d’énergie du secteur tertiaire, le décret BACS entend réaliser des gains significatifs. Les systèmes d’automatisation et de contrôle permettent en effet de suivre et d’optimiser en continu le fonctionnement des équipements, réduisant les gaspillages et ajustant l’apport de chauffage ou de climatisation selon l’occupation effective des locaux. À terme, cette approche contribue à baisser durablement la facture énergétique, tout en garantissant un meilleur confort pour les occupants et une réduction de l’empreinte carbone globale.

Quelles sont les obligations imposées par le décret BACS ?

Le décret BACS n° 2023-259 introduit une série d’obligations auxquelles les propriétaires et gestionnaires de bâtiments tertiaires doivent se conformer. Elles portent notamment sur la mise en place de systèmes d’automatisation, la surveillance en continu de la performance énergétique et l’optimisation des équipements techniques.

Normes de performance énergétique

Les acteurs concernés doivent s’assurer que leurs installations respectent des seuils de performance énergétique définis par la réglementation. Cela implique :

  • L’obligation de mesurer les consommations réelles d’énergie.

  • La mise en place d’outils de suivi permettant de détecter rapidement les dérives.

  • La mise à jour régulière des données pour évaluer les progrès réalisés et identifier les pistes d’amélioration.

Gestion technique du bâtiment

Le décret BACS impose l’utilisation d’une gestion technique du bâtiment (GTB) performante, englobant :

  • Le pilotage en temps réel des principaux équipements (chauffage, climatisation, ventilation, éclairage).

  • La centralisation des informations pour faciliter l’analyse et la maintenance.

  • L’identification rapide des pannes, fuites ou dysfonctionnements.

Cette approche « tout-en-un » permet une supervision continue des installations, de leur configuration et de leurs performances.

Régulation automatique de la chaleur

L’une des obligations clés du décret concerne la régulation de la température. Les bâtiments tertiaires doivent intégrer des systèmes automatisés capables de :

  • Ajuster automatiquement la production de chaleur ou de froid en fonction de l’occupation réelle des espaces.

  • Maintenir une température intérieure cible, tout en évitant les gaspillages.

  • Assurer un suivi précis de la distribution de la chaleur pour chaque zone ou local.

Grâce à ces dispositifs, il devient possible de garantir un meilleur confort thermique tout en réduisant significativement la consommation énergétique.

Comment répondre aux exigences du décret BACS ?

Pour se conformer au décret BACS n° 2023-259, les propriétaires et gestionnaires de bâtiments tertiaires doivent engager une démarche globale d’optimisation énergétique. Celle-ci inclut la réalisation d’audits, le choix de systèmes adaptés et l’adoption de solutions techniques pérennes. L’objectif est de garantir une performance énergétique élevée tout en assurant le confort des occupants et la rentabilité des investissements.

Étapes pour la mise en conformité

  • Réaliser un audit énergétique : avant de déployer tout nouveau système, il est essentiel d’évaluer l’état des installations existantes (chauffage, climatisation, ventilation, éclairage, etc.) et de détecter les sources de gaspillage.

  • Identifier les besoins spécifiques : chaque bâtiment est unique. Il convient d’analyser les configurations techniques, l’occupation des locaux et les contraintes budgétaires pour définir une feuille de route adaptée.

  • Mettre en œuvre les solutions techniques : après avoir identifié les points d’amélioration, les gestionnaires doivent installer ou moderniser les systèmes BACS (capteurs, actionneurs, logiciels de supervision, etc.).

  • Former les équipes : la réussite d’un projet BACS dépend en grande partie de la maîtrise des outils par les équipes techniques et des utilisateurs finaux.

  • Assurer le suivi et l’amélioration continue : une fois les équipements en place, il est crucial de mesurer en continu la performance et d’apporter régulièrement des ajustements pour optimiser les résultats.

Systèmes techniques à mettre en place

Les exigences du décret BACS reposent essentiellement sur des solutions d’automatisation et de contrôle :

  • Capteurs intelligents : pour mesurer la température, l’humidité, la qualité de l’air et l’occupation des espaces.

  • Actionneurs : pour réguler automatiquement les équipements de chauffage, climatisation ou éclairage.

  • Logiciels de supervision : ces plateformes centralisent les données, alertent en cas de dysfonctionnement et permettent d’analyser la performance énergétique en temps réel.

  • Interfaces de pilotage : destinées à faciliter la prise en main par les gestionnaires et à adapter les paramètres d’exploitation aux besoins réels.

Coûts associés à la conformité

La mise en conformité avec le décret BACS implique des investissements initiaux liés :

  • À l’acquisition de matériel (capteurs, sondes, actionneurs) et aux travaux d’installation ou de rénovation.

  • À l’achat de licences de logiciels et aux prestations de paramétrage.

  • À la formation du personnel technique et des occupants.

Cependant, ces dépenses peuvent être amorties sur le moyen et le long terme grâce aux économies d’énergie réalisées et à la diminution des coûts de maintenance. Certaines aides financières ou subventions publiques peuvent également venir soutenir les acteurs souhaitant entreprendre une démarche de mise en conformité, rendant ainsi l’investissement plus accessible.

Quelles sont les conséquences de la non-conformité au décret ?

Ne pas se conformer au décret BACS n° 2023-259 peut avoir des répercussions importantes sur la gestion et la performance énergétique des bâtiments tertiaires. Au-delà des éventuelles sanctions légales, les entreprises risquent de subir des surcoûts et de nuire à leur image de marque.

Sanctions possibles

Les sanctions en cas de non-respect du décret varient selon la gravité du manquement et la durée de la non-conformité. Les pouvoirs publics peuvent imposer :

  • Des amendes administratives proportionnelles à la taille du bâtiment ou à l’ampleur de la fraude.

  • Des mises en demeure pour exiger la mise en conformité sous un délai imparti.

  • Des pénalités financières récurrentes en cas de non-respect prolongé, jusqu’à régularisation de la situation.

Impact sur la gestion des bâtiments

L’absence de systèmes d’automatisation et de contrôle performants se traduit souvent par :

  • Des dépenses énergétiques plus élevées, affectant directement la rentabilité.

  • Une maintenance plus complexe, faute de suivi et d’alertes en temps réel.

  • Un confort réduit pour les occupants, susceptible de générer des plaintes et d’altérer la productivité.

Conséquences sur l’image de l’entreprise

Dans un contexte où la responsabilité sociétale et environnementale (RSE) est de plus en plus valorisée, ne pas respecter le décret BACS peut ternir l’image de marque. Les parties prenantes (clients, partenaires, investisseurs) accordent en effet une attention grandissante aux pratiques durables. L’entreprise qui n’investit pas dans l’efficacité énergétique risque de voir sa réputation entachée, ce qui peut se traduire par une perte de confiance et de compétitivité.

Quel est l’avenir des bâtiments tertiaires avec le décret BACS ?

Le décret BACS n° 2023-259 s’inscrit dans un contexte de transition énergétique de plus en plus exigeant. Il impulse une modernisation profonde des bâtiments tertiaires, appelés à devenir plus économes, plus intelligents et plus respectueux de l’environnement. L’automatisation et le contrôle des installations de chauffage, ventilation et climatisation (CVC) constituent ainsi un levier majeur pour réduire l’empreinte carbone et optimiser les coûts d’exploitation.

Tendances dans la transition énergétique

Dans les années à venir, la réduction des consommations d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre restera au cœur des préoccupations. Plusieurs tendances se dégagent :

  • Électrification des usages : le remplacement des chaudières à énergies fossiles par des pompes à chaleur et autres solutions bas-carbone.

  • Intégration des énergies renouvelables : l’autoconsommation et la production décentralisée (panneaux solaires, éolien urbain) s’intègrent davantage dans les stratégies énergétiques des bâtiments.

  • Gestion active de la demande : grâce à des systèmes de pilotage intelligents, les bâtiments sont capables de s’adapter en temps réel aux variations de prix de l’énergie et de besoins des occupants.

Évolutions réglementaires à anticiper

Au-delà du décret BACS, d’autres réformes sont susceptibles de se profiler afin de renforcer la performance énergétique :

  • Révision des seuils d’exigence : un abaissement progressif des seuils d’émissions ou de consommation pourrait obliger les acteurs du tertiaire à mettre en place des mesures encore plus ambitieuses.

  • Accroissement des contrôles et sanctions : on peut s’attendre à ce que l’État intensifie ses vérifications pour s’assurer du respect des obligations, assorties de pénalités financières plus dissuasives.

  • Nouveaux indicateurs de performance : les réglementations futures pourraient intégrer des critères de confort (qualité de l’air, niveau sonore), de durabilité des matériaux ou d’efficacité hydrique.

Rôle des technologies dans la gestion des bâtiments

Les technologies numériques joueront un rôle central pour répondre aux objectifs fixés par le décret BACS et aux futures évolutions :

  • Internet des objets (IoT) : capteurs et actionneurs connectés fourniront des données en temps réel pour ajuster automatiquement les paramètres de CVC, d’éclairage ou de sécurité.

  • Intelligence artificielle : l’analyse prédictive permettra d’anticiper les pics de consommation, de détecter les anomalies et d’optimiser l’utilisation des équipements.

  • Plateformes de supervision : de plus en plus ergonomiques et intuitives, elles faciliteront la gestion à distance des bâtiments, la maintenance prédictive et la prise de décision éclairée.

Grâce à ces avancées technologiques et aux exigences de plus en plus strictes en matière d’efficacité énergétique, les bâtiments tertiaires s’orientent vers un modèle durable, décarboné et centré sur le bien-être des occupants.